Savoir accompagner l’estime de soi

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« Commence déjà à être l’ami de toi-même. Tu ne sauras jamais seul »

Sénèque – Lettres à Lucilius  (Lettre VI. De la véritable amitié)

La théorie

« L’estime de soi » est une expression générique pour définir trois concepts bien précis.

L’image de soi :

Est l’image que vous avez de vous-même, de vos capacités, de vos qualités/défauts. Elle est construite avec ce que vos proches et moins proches pensent de vous depuis votre enfance.

Évidemment c’est un système de croyances et de jugements, qui peut renfermer de nombreuses pensées limitantes, mais c’est aussi elle qui constitue votre propre mythe personnel (c’est à dire l’histoire que vous vous raconter à vous-même sur vous-même, la « justification » de votre vie).

Exemple : l’image que je vais avoir de moi en tant qu’hypnothérapeute, va se construire en fonction de l’image que me renvoient les autres ainsi que l’histoire que je me raconte à moi-même.

La confiance en soi :

Est votre capacité d’agir lors d’événements importants et ça c’est sacrément utile !

La confiance en soi concerne plus vos actes que vos pensées, c’est votre croyance en votre capacité d’agir. Avoir confiance c’est avoir la « foi » en quelque chose/quelqu’un/soi, c’est le fait d’arrêter de psychologiser nos actes et nos pensées et enfin d’agir, de « s’y mettre ». Elle trouve bien-sûr son origine dans l’enfance mais également dans votre vie de tous les jours.

Exemple : en tant qu’hypnothérapeute, j’arrête de penser à comment je fais ma séance d’hypnose et je me mets à agir et je fais ma séance sans me poser de question.

L’amour de soi :

Est votre capacité à transcender vos échecs et vos réussites, les difficultés de votre vie ou vos limites. C’est l’indulgence et le respect que vous avez envers vous-même (l’indulgence pas la complaisance…).

Elle se construit grâce à la cohérence entre vos besoins et vos valeurs, son opposé est la « dissonance cognitive » (le conflit entre des parties de soi, en particulier entre les actes et les valeurs).

Exemple : je me sens légitime d’être hypnothérapeute, je sens au fond de moi que je suis avec mon accompagné.e et même si je doute parfois de moi, je sais que je fais mon possible au quotidien ! Mais au delà de ça, je me sens légitime « d’être  en vie», je m’aime et je me respecte peu importe mes actes et mes réactions. Je fais ce que je peux dans cette vie pour m’en sortir avec ce que je suis, autrement dit : je me lâche la grappe !

Évidemment ces trois notions sont interdépendantes.

La pratique

Si votre accompagné.e témoigne d’une mauvaise estime de soi voici quelques astuces :

  • Laissez lui de la place ! Empêchez vous de penser ou parler à sa place, utilisez les silences (cela paraît logique avec tou·te·s vos accompagné.e.s mais en particulier dans ce cas là).
  • Croyez à 200% en votre accompagné.e pour résoudre sa problématique par lui/elle même (voir mon article « J’ai arrêté d’essayer » de la newsletter du mois dernier).
  • Utilisez les prescriptions de taches (que vous décidez avec lui/elle), l’idée c’est qu’iel se prouve tout.e seul.e qu’iel est capable.
  • Essayez de centrer la séance sur les ressentis et non sur la justification mentale.
  • Si iel fait de l’auto-sabotage, travaillez sur l’acceptation au lieu de travailler « contre » la partie inconsciente.
  • Encouragez (sans materner!) votre accompagné.e à penser au présent, à agir au quotidien en prenant le risque d’échouer, à connaître ses limites, à bouger son corps, à explorer son plaisir et sa jouissance, à agir comme celle/celui qu’iel aimerait être et non comme celle/celui qu’iel est, à affirmer ses choix, à communiquer et à faire des activités créatives.

Vous avez compris, l’objectif est que ce soit votre accompagné.e qui fasse 99,9 % du boulot. Qu’iel construise la séance avec vous. Faites lui confiance, iel en est largement capable.

De mon côté, je vous fais confiance pour faire confiance.

Frida Kahlo en 1939 © Bettmann/Getty Images
Frida Kahlo en 1939 © Bettmann/Getty Images

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