Il y a des rencontres qui permettent de prendre de nouveaux chemins : les années 2015 et 2016 ont été un véritable tournant dans ma vie.
J’ai rencontré d’abord Michel F., magnétiseur lors d’un covoiturage, qui m’a proposé de me transmettre son savoir, comme on l’avait fait pour lui plusieurs dizaines d’années auparavant.
Puis, Joffrey Dachelet, que j’ai d’abord consulté en tant que cliente et qui m’a fait découvrir les fabuleux pouvoirs de l’hypnose.
J’ai ensuite participé à la formation que ce dernier propose au sein de l’Académie Epione en hypnose et hypnose archétypale.
Ces deux pratiques ancestrales, magnétisme et hypnose, ont été au cœur de ma renaissance personnelle, mais aussi professionnelle.
Quand j’ai commencé à exercer en cabinet, j’ai naturellement cherché à les associer.
J’avais besoin, comme beaucoup de ceux qui débutent, de trouver ma spécificité, ce qui allait me faire vibrer dans ma pratique.
Je me suis passionnée pour le sujet de la libération émotionnelle, qui passe par l’esprit, et surtout, à mon sens par le corps. Elle s’exprime en permanence, et, trop souvent, elle n’est pas écoutée.
J’articule dans mes séances le magnétisme et l’hypnose pour établir un dialogue entre le corps et l’inconscient.
Je me suis formée également au breathwork avec Lucille Fauque : cette pratique fait appel, purement, au corps, à la conscientisation de la respiration et des blocages du corps. La libération énergétique et émotionnelle se fait grâce à une technique respiratoire particulière et à des états modifiés de conscience, et, comme on peut en rencontrer en hypnose archétypale, le breathwork permet un dialogue avec les parts de soi, et des prises de conscience. Il est ainsi très complémentaire à l’hypnose et au magnétisme.
Je travaille donc à partir de la respiration et des ressentis du corps qui sont l’expression de ces énergies bloquées, suite à des traumatismes plus ou moins importants, des blessures émotionnelles et physiques, intimement liées.
J’amène par ce biais les personnes que j’accompagne à prendre contact avec les parts d’elles-mêmes dont elles n’ont pas conscience, faute d’avoir pu dire, exprimer, intégrer ce qui leur était arrivées. Ou qu’elles ne veulent pas voir par peur de souffrir. C’est un mécanisme de défense naturel. Pourtant, ces parts engendrent des réactions qui nous dépassent, des blocages. Elles agissent depuis l’inconscient et créent des comportements, des croyances sur soi, sur les autres, sur les pensées, des émotions et
une manière d’être au monde.
Le corps et ses blocages ne mentent pas. En établissant ce dialogue entre le corps et l’inconscient, on est en mesure de les libérer, de les sortir de cette zone d’ombre depuis lesquelles elles nous influencent, qu’on s’en aperçoive ou non.
Je pourrais passer des heures à vous parler de cela. Je vais aujourd’hui m’appuyer sur quelques exemples concrets pour illustrer mon propos.
Je vais ici décrire le principe de base, mais je l’adapte à chaque cas.
Je commence par dialoguer avec la personne que j’accompagne, phase pendant laquelle j’utilise l’hypnose conversationnelle pour bien cerner le ou les problèmes rencontrés par mon client, qu’ils soient perçus comme émotionnels ou physiques ; l’un engendre l’autre.
Je définis, en fonction de chacun, une ligne directrice que je vais suivre en magnétisme (cela consiste, en résumé, à redonner de l’énergie dans des zones spécifiques en fonction de ce qu’il y a à libérer, par apposition des mains à quelques centimètres au-dessus du corps de la personne).
Puis je l’adapte en direct, en fonction des ressentis de la personne, des douleurs, des tensions qui se manifestent au fil de la séance.
On entame le processus d’induction par un travail de respiration, d’ancrage dans le corps, dans ses sensations.
J’utilise plusieurs techniques, je vous en présente ici quelques-unes :
– visualiser une énergie (adaptée à la problématique, par exemple une énergie de détente, de sécurité…) sous les pieds, dans la terre et à la faire remonter dans le corps.
– visualiser au creux de la main ce que la personne recherche (défini dans la détermination d’objectif) puis j’amène une lévitation de la main jusqu’au visage et je suggère que l’inconscient commence déjà à faire entrer toutes les solutions pour l’atteindre lorsque la main, attirée par le visage le touche.
– ou encore ma favorite du moment : fixation d’un point, vision périphérique, et balayage du corps (poser la langue, détendre la mâchoire, le cou, les trapèzes…), ancrer les pieds dans le sol, puis plonger à travers différentes couches dans un vide accueillant où, toujours, on retrouve douceur et équilibre. Par exemple des couches de nuages, qui agissent comme des filtres ; à chaque plongée le corps est allégé, comme l’esprit. Puis je réalise des fractionnements avec des réouvertures des yeux. On fait le point sur les ressentis du corps à chaque réouverture, avant de replonger encore plus loin, encore plus détendu et plus en sécurité.
Placer le corps dans cette zone de sécurité, tout en commençant le travail en magnétisme sur le plexus, la tête et le cou, permet d’atteindre un grand état de détente et de lâcher prise.
Si bien que le magnétisme vient encore approfondir l’état de transe, et amplifier l’état modifié de conscience.
J’invite ensuite la personne à se concentrer sur les sensations du corps, amplifiées par le magnétisme, depuis ce lieu de sécurité, où tout s’efface, où la tête est libérée. Quelles sont les zones du corps qui se manifestent ? Quelles sensations ? Quelles émotions ?
Les cas les plus fréquents sont les problèmes de stress ou de crises d’angoisse. Cette sensation prend souvent racine par exemple dans la poitrine, le plexus, le ventre… et peut avoir de multiples causes. Elles peuvent être mises au jour si la personne le ressent comme nécessaire, ou simplement traitées par des images symboliques.
Puis, pendant qu’une part reste en sécurité dans cet endroit agréable, une autre plonge encore plus profondément dans le corps, à l’endroit indiqué par la personne. Je lui demande de visualiser ce qui se passe à cet endroit. Et à partir de là, j’associe le magnétisme localement au travail hypnotique.
Par exemple, un client, venu pour une douleur à l’épaule tenace (suivi médical et séances de kiné) trouve dans son épaule un nœud énorme dans lequel se cache sa fille qu’il voit en souffrance. Il parle de la culpabilité de lui avoir fait vivre la séparation de ses parents et de son sentiment d’impuissance. En même temps, j’agis en magnétisme sur les zones permettant de détendre le corps, de relâcher les tensions du plexus, puis de son épaule. Je lui propose pendant ce temps de visualiser cette sensation de culpabilité et d’impuissance, de couper les liens qui les relient à lui puis de retirer ce nœud par le moyen qui lui vient. Il le dénoue à son rythme puis remplace le vide laissé par l’amour immense et la belle relation qu’ils ont réussi à construire.
À sa sortie de transe, sa douleur a disparu et cela a tenu dans le temps. Il me précise qu’il n’avait absolument pas conscience du lien entre ces sentiments et cette douleur.
Autre exemple, celui d’une femme opérée d’un genou et qui n’arrive pas à récupérer une mobilité correcte, bien que médicalement cela semble possible, l’opération s’étant parfaitement déroulée trois mois plus tôt. En allant “visiter” son genou, alors que je travaille sur le stress qu’elle ressent, sur son dos et sur son genou en magnétisme, elle me dit : “Ça ne peut pas fonctionner parce que je vois une poulie; elle est bloquée en haut, elle est pincée et du coup ne coulisse plus”. Elle précise aussi qu’un sentiment de peur l’envahit. Je l’invite à se connecter à son lieu de sécurité, et depuis là, à modifier le fonctionnement de sa poulie, à la réparer. On se concentre aussi sur sa sensation de peur qu’on fait circuler par la respiration. Ensuite, comme elle adorait marcher, je lui demande de retourner dans la plus belle randonnée de sa vie. Et je lui demande d’imaginer qu’elle y retourne, maintenant, et de la vivre avec son genou réparé, et connectée à son lieu de sécurité. Elle est dans une joie communicatrice et donne mille détails.
En sortant de transe, alors qu’au début de la séance elle n’arrivait plus à plier son genou, ou très peu, je lui demande de se relever doucement. D’elle même elle fait une flexion (elle est debout, sur ses deux pieds) et plie très bien son genou. Tellement que j’en suis moi-même surprise et que je lui demande d’y aller tranquillement, de faire le point avec son kinésithérapeute lors de sa prochaine séance. Elle va bien et a repris la marche.
Enfin, un exemple un peu différent. Celui d’une femme ayant subi des viols répétés durant son enfance. Elle vient pour des douleurs multiples dans le corps et un stress profond. Ceci s’est passé lors de notre quatrième puis cinquième séance. Je pourrai tout aussi bien décrire les premières, très éclairantes aussi, mais celles-ci m’ont particulièrement marquées.
Je travaille sur les zones permettant de libérer l’angoisse en magnétisme, sur son plexus et sur son dos au fil de la séance.
Car ce jour-là elle voyage d’abord dans son plexus où elle trouve des mains qui l’oppressent, qui l’étouffent. Elle les retire et les brûle. Elle exprime de la culpabilité de le faire ; on fait circuler cette émotion par la respiration, jusqu’à la faire sortir du corps.
Puis elle se rend dans le bas de son dos. Elle me dit voir une masse noire dans laquelle elle réussit à plonger. Elle voit une épée brûlante qui traverse son dos et son bas ventre. Elle me demande de lui tenir la main. Je la connecte à la sensation tout en mettant une sécurité : elle peut retourner dans son endroit agréable à tout moment par un simple geste qu’elle a choisi. Je pose mes mains au-dessus d’elle en la prévenant de chaque changement, je la soutiens énergétiquement. Je la laisse agir,
elle trouve la force de retirer l’épée, “de ses propres mains”. Elle construit ensuite un cocon qu’elle façonne et dans lequel elle se sent à cet endroit aussi en sécurité.
La séance suivante, après induction et voyage de contrôle de ce qu’elle a préalablement modifié dans son corps, je l’invite à visualiser son agresseur (je lui ai parlé de ce protocole énergétique – qui m’a été inspiré par Natacha Calestrémé – elle m’a donné son accord et j’exprime la possibilité évidemment d’arrêter à tout instant si elle ne le souhaite plus).
Je réalise ce protocole énergétique avec les victimes d’agression ou de harcèlement quand la confiance thérapeutique est bien installée.
Je l’invite d’abord à exprimer tout ce qu’elle a à lui dire et qu’elle n’a pas pu dire auparavant, dans l’émotion qui lui vient dans le corps. Ici en l’occurrence la tristesse, l’impuissance et la colère. J’accompagne cette libération émotionnelle par le magnétisme et par la respiration. Puis je l’invite à visualiser cette part d’elle en exil, qui a été comme confisquée et conservée par son agresseur.
En effet, énergétiquement, une personne harcelée, agressée par quelqu’un de manière répétée a comme été amputée d’une partie d’elle-même. L’objectif ici est de réintégrer cette part et de lui redonner sa place. Afin de redonner énergie, puissance à la personne, et de couper énergétiquement avec l’agresseur.
Je fais placer les mains, l’une en face de l’autre. Puis je demande d’imaginer et de ressentir que ses mains deviennent magnétiques et attirent cette part, qu’elle reprend entre ses mains. Je lui demande ensuite d’écouter ce que cette part d’elle a à lui dire, puis de dialoguer avec elle et de lui apporter tout ce dont elle a besoin (attention, mots de l’adulte qu’elle est devenue qui l’accompagne et la rassure, amour…). Puis, accompagné d’un travail respiratoire profond qui permet aux blocages énergétiques de s’évacuer, on réintègre cette partie d’elle en amenant les mains vers le plexus.
Puis elle observe ce que cette nouvelle complétude change dans son corps, dans ses ressentis. Là encore j’accompagne avec le magnétisme. Ces séances nécessitent une présence et une connexion totale avec la personne.
Cette femme se libère pas à pas, retrouve de nouvelles sensations, et son ostéopathe qui la suis régulièrement a constaté de profonds déblocages et l’encourage à poursuivre cette alternance entre leurs séances et les nôtres.
J’espère d’ailleurs pouvoir un jour travailler en collaboration avec des ostéopathes et des kinésithérapeutes.
Je pourrai encore vous donner de nombreux exemples, mais je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Je précise tout de même que ce travail est réalisé dans le cabinet que je partage avec bonheur avec Joffrey Dachelet, que je remercie chaleureusement pour avoir rénové ce lieu très inspirant.
Merci pour votre attention et à bientôt pour de nouvelles aventures hypnotiques et magnétiques !
Cécile Mérigard