C’est un sujet d’actualité, les chiffres sont lourds, aujourd’hui plus de 700 000 enfants sont victimes de harcèlement scolaire chaque année en France soit 5 à 6 % des jeunes.
Par le biais des réseaux sociaux ou scolaire ; insultes, moqueries, diffusions de rumeurs, mise en ligne de vidéos gênantes, incitations au suicide …
Qu’a-t-on mis en place comme moyen pour aider nos jeunes ?
Malgré une prise de conscience et les interventions des politiques, des médias qui traitent de plus en plus le sujet, la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire… Les cas continuent d’augmenter inexorablement ;
Involontairement plus on en parle, plus cela renforce le pouvoir des harceleurs et affaibli les victimes.
Les parents, les institutions, les enseignants semblent dépassés par ce phénomène qui ne fait que croître.
Un phénomène de plus en plus présent lors des séances d’hypnose.
Je me souviens d’Edem (le prénom de l’enfant a été modifié pour en garder l’anonymat), 11 ans, qui est venu me voir accompagné de sa mère dans le but d’apaiser ses angoisses sans me donner plus de détail sur sa venue.
Lors de sa première séance, une fois que nous étions seuls. Il m’a révélé qu’il se faisait harceler au collège, un groupe de garçon qu’il avait déjà vu harceler d’autres jeunes. Cette fois, c’était pour lui !
Il était sommé de leur donner tout ce qu’ils demandaient (bonbons, argent, etc.). Edem répondait comme il pouvait en leur donnant ce qu’ils réclamaient. Sans en parler autour de lui, il portait seul ce fardeau.
Il avait peur qu’en parlant les harceleurs lui fassent du mal. Il souffrait profondément de cette situation, et que cela se répète encore et encore.
La relation de confiance à été instauré très rapidement, Il a pu se confier à moi sur ce qu’il était en train de vivre. Avec son accord, pour ne pas rompre le lien de confiance entre lui et moi nous avons pu alerter ses parents.
Le fait de parler de la situation l’a déjà libéré émotionnellement.
Mais la crainte que l’harceleur surenchérisse les attaques était présente pour Edem.
Puis la séance d’hypnose en complément l’a apaisé et l’a fait prendre conscience qu’il valait mieux s’entourer que d’être seul face à cette situation.
Dans ce cas, la situation a été détectée, l’environnement scolaire alerté, car l’enfant a pu s’exprimer et des actions ont pu être mises en place.
Évidemment, lorsque les enfants vivent ce genre de situation, notre seul souhait serait l’exclusion des agresseurs, mais ce n’est pas si simple parfois.
Il arrive que certains se retrouvent seuls de longs mois, sans arriver à parler. En laissant ces souffrances les blesser davantage jusqu’à ce que cela crée des souffrances telles que phobies scolaires, échecs, crises d’angoisses…etc.
Avant que la situation ne se décante, le temps se fait long pour les victimes et peut donc s’empirer.
Alors comment pouvons-nous faire pour donner des outils aux enfants pendant ce temps ?
En tant que praticien, l’essentiel est de créer un rapport de confiance pour que l’enfant puisse s’exprimer ouvertement, et d’utiliser des outils comme l’hypnose.
Je pense également qu’il est primordial en plus de protéger l’enfant, de lui apporter un outil supplémentaire un moyen de se défendre seul afin qu’il puisse s’apporter ses propres solutions et devenir l’auteur de son sauvetage avec toute la fierté que cela peut engendrer.
Quelles sont les solutions ?
L’hypnose peut aider les enfants victimes de harcèlement à retrouver une estime d’eux-mêmes. Et permets aussi de mieux se protéger dans ce genre de situation, d’exprimer des émotions retenues par peur et de libérer la parole.
Sortir de la position de victime en trouvant cette force en eux.
Et une autre solution est à envisager en complément, apprendre aux enfants à apaiser les conflits eux-mêmes. Car souvent même si les dénonciations sont faites, le harcèlement continue de plus belle ou se reporte sur d’autres…
Je ne vous parle pas de violence physique ou verbale, mais d’un moyen qui permet d’utiliser les capacités naturelles des enfants à apprendre par le jeu. Tout en leur apprenant les règles pour pacifier les relations et faire que les agressions cessent pour qu’enfin le harceleur n’ait plus d’emprise sur eux.
Pour le harceleur, il ne s’agit que d’un jeu de pouvoir, c’est amusant et il en est le maître. Sans conscience des conséquences évidemment.
« On est harcelé pour une seule et unique raison, parce que ça marche »
Le harceleur gagne dès que l’enfant harcelé est atteint. Face à la situation qu’il subit, ce dernier éprouve de la colère ou de la tristesse et donc de la faiblesse perçue par l’agresseur.
Le seul moyen, pour que cela cesse est d’opérer un retournement de situation sans arrogance, sans colère, ni chagrin.
En préparant les enfants à ce genre de situation, avec un jeu de rôle ludique. L’enfant comprend qu’il peut décider que les mots ne vont pas le blesser.
« Les mots n’ont de pouvoir que celui qu’ont leur donne ». Khaled Haddad.
Ce jeu de rôle, libère la parole, permet de l’entrainer pour se libérer de cette emprise.
L’enfant en éprouvera beaucoup plus de bénéfices et de fierté !
L’apprentissage se fait par jeu de rôle sur quelques séances et permet de s’entrainer pour retirer le jeu d’emprise qui s’est installé. En expliquant toute l’attitude à avoir lors de ces agressions et les réponses brèves qui ne nourrissent plus le harceleur. Saupoudré de séances d’hypnose et de l’apprentissage de l’autohypnose pour lui donner force et courage.
L’association hypnose, autohypnose et jeu de rôle, un mélange d’outils non agressifs à transmettre aux enfants pour leur redonner le contrôle.
En tant que praticien, le mieux est de vous entourer de spécialiste de l’enfance.
Si vous êtes face à une situation de harcèlement d’enfant, vous pouvez contacter le 3020.
Il s’agit d’un service d’écoute et de prise en charge qui peut vous apporter des éléments de réponse en fonction de la situation dans laquelle l’enfant que vous accompagnez se trouve : https://www.education.gouv.fr/non-au-harcelement.