L’histoire de l’hypnose et ses différents courants

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Les précurseurs

L’hypnose chez les Pharaons et les Grecs

On a découvert en 1972 la transcription d’une séance d’hypnose sur une stèle du règne de RAMSÈS II qui date de 3 000 ans. L’hypnose était utilisée par les prêtres en Égypte, ainsi qu’en Grèce antique. On l’utilisait pour soigner, mais aussi pour prédire l’avenir, pour améliorer la clairvoyance.

En ce qui concerne les guérisons de cette médecine primitive, il est démontré que la suggestion (hypnotique) en a été le facteur le plus efficace.

Le magnétisme animal

Au 18ème siècle le médecin autrichien, Frantz Mesmer, avec une théorie sur le magnétisme animal, par analogie au magnétisme des métaux.
Pour Mesmer, les maladies proviennent de la mauvaise répartition d’un fluide universel à l’intérieur du corps humain.

Il utilise alors des aimants pour rééquilibrer la “bipolarité” humaine. La communauté scientifique de l’époque émet beaucoup de réserves face à cette étrange pratique. Pour lui, la transe, serait un état de “somnambulisme provoqué”.

Les débuts de l’hypnose

En 1813, l’abbé Faria, prête portugais et professeur de philosophie, change le terme ” sommeil somnambulique” en “sommeil lucide”. Il met au point des techniques d’inductions et de suggestions directes. Certaines de ces inductions sont encore utilisées de nos jours.

Le terme “hypnotisme” est souvent attribué à James Braid (chirurgien écossais), mais en réalité, il a été utilisé pour la première fois par un Français, le baron Félix d’Henin de Curvilliers, officier et magnétiseur. C’était en 1819.

James Braid
James Braid

Le terme “hypnose”, apparaît vraiment en France vers 1880. C’est le neurologue, Jean Charcot, médecin chef à l’hôpital de la Salpêtrière, qui mène des études, impliquant l’hypnose sur des patientes hystériques. Pour lui, seules les personnes hystériques sont hypnotisables.

D’un autre coté, Hippolyte Bernheim, professeur de médecine a Strasbourg et Antoine Liebault, médecin à l’école de Nancy, s’inspirant des travaux de l’abbé Faria, considèrent l’hypnose comme une simple technique de suggestion pouvant être utilisé sur tout un chacun.

C’est l’affrontement de deux courants.

En psychiatrie l’hypnose n’a pas non plus vraiment sa place. Freud, qui a suivi les enseignements de Charcot, abandonne, jugeant cette pratique trop dangereuse. Ce qu’il veut, c’est comprendre le fonctionnement du cerveau. Il crée alors la psychanalyse.

En 1919, Pierre Janet, philosophe, psychologue et médecin, est nommé par Charcot, directeur d’un laboratoire de l’hôpital de la Salpêtrière. Il entreprend alors des recherches sur l’hypnose. Mais cela n’avance pas et l’hypnose fini par être oubliée.

Il faut attendre, la fin des années 50, pour que l’hypnose soit réhabilitée officiellement par la British médical association. En France, la réintroduction de l’hypnose dans la pratique clinique est principalement due à un psychiatre Léon Chertock, suite a ses rencontres avec Milton Erickson.

Les différents courants d’hypnose

L’hypnose classique ou hypnose directe

Son origine remonte à 1841. Elle est également appelée hypnose directive. C’est un outil thérapeutique très puissant, utilisé depuis plus d’un siècle. Tous les grands noms de l’hypnose ont été formés à l’hypnose classique comme : Freud, Jung, Charcot, Bernheim, et aussi Milton Erickson.
Volontaire et dirigiste, les suggestions sont directes et la thérapie va droit au but. Les inductions sont rapides et sont très appréciées dans les blocs opératoires et les cabinets de dentistes où l’on dispose de peu de temps. Elle est également utilisée en hypnose de spectacle, car elle permet des inductions rapides et profondes.

L’hypnose Ericksonienne

Milton Erickson
Milton Erickson

L’hypnose Ericksonienne (1930), vient du psychiatre et psychologue américain, Milton Erickson. Il comprend assez vite que si une grande proportion de la population n’est soi-disant, pas hypnotisable, cela est dû à la pauvreté des techniques de communication utilisées. En effet, les techniques d’induction utilisées sont très directives et souvent autoritaires.

Pour le sujet, elles sont en quelque sorte des ordres, auxquels il est logique qu’il ait envie de s’y opposer.

Il prouve ainsi que pratiquement tout le monde est hypnotisable. Il suffit de parler le langage du patient et d’abandonner l’autorité et les suggestions directes pour privilégier la permissivité et les suggestions indirectes.

Erickson abandonne une bonne partie des rituels hypnotiques classiques pour développer des techniques de communication personnalisées pour chacun de ses patients. De là, il fait de la suggestion thérapeutique un art subtil. Il codifie toute une série de suggestions indirectes, dont les fameuses anecdotes et métaphores. Les suggestions deviennent plutôt des propositions ou des orientations permissives. Ainsi, Erickson ne cherche pas à faire obéir le patient comme c’était souvent le cas en hypnose traditionnelle, mais il aide le patient à obtenir des réponses inconscientes, c’est-à-dire qu’il l’aide à trouver des solutions en lui-même, dans un inconscient défini “stratégiquement” comme positif.

Ceci peut sembler assez naïf, cependant ce concept s’avère très utile quant à l’efficacité thérapeutique de la méthode. C’est principalement ce type d’hypnose qui est utilisé aujourd’hui dans le domaine médical et psychiatrique, les formations d’hypnose mais également dans les cabinets d’hypnose.

L’hypnose Elmanienne

Dave Elman, tout comme Freud, s’est inspiré des travaux de Bernheim. Dès l’âge de 8 ans, il s’intéresse à l’hypnose. Son père souffrait d’un cancer, alors il demande de l’aide à un ami hypnotiseur, pour le soulager de toutes les douleurs que ce cancer provoquait. Ce fut un succès.

Ce jour-là, le jeune Elman, s’est rendu compte de l’énorme potentiel de l’hypnose. Il s’y consacre alors, et devient le plus jeune et le plus rapide hypnotiseur au monde.

En 1949, bien que n’ayant aucun rapport avec le milieu médical, un ami médecin lui demande de former ses collègues médecins, dentistes et psychologues à l’hypnose. Elman, à la différence d’Erickson, agit très, très rapidement.

Pourtant, son travail est très approfondi et écologique. Il dirigeait son sujet. L’hypnose Elmanienne est une technique, qui permet d’aller rapidement dans un état profond. Elle ne passe pas par quatre-chemins, et permet des changements profonds et durables.

La nouvelle hypnose

Elle a été créée, par le sexothérapeute Daniel Araoz, élève de Milton Erickson. C’est une hypnose participative.

L’apport d’Erickson à la psychothérapie réside dans le fait qu’il ne se concentre plus tant sur l’origine et la cause des problèmes que sur leur résolution comportementale ou cognitive. Ainsi, les hypnothérapeutes contemporains portent davantage leur attention sur le comment, ils peuvent aider leurs patients à changer, à s’épanouir et à aller vers leur objectif principal en générant un mieux-être.

Actuellement, la nouvelle hypnose permet d’aider un sujet à résoudre son problème, qu’il ait compris ou non, la raison de celui-ci. Nous voyons effectivement beaucoup de gens qui savent pourquoi ils ont un problème, mais n’arrivent pas à le résoudre. Le contexte de la relation hypnotique permet très souvent au patient de découvrir les meilleures solutions pour lui-même.

L’Hypnose Hyperempiria

Dans les années 70, Don E. Gibbons, un psychologue américain, a appelé Hyperempiria sa pratique de l’hypnose.

Cette discipline a pour but de provoquer une expansion de conscience qui donne la sensation de voyages fantastiques, extra corporels avec une dimension spirituelle. Ainsi, on peut avoir l’impression d’être dans l’espace interstellaire et rencontrer des êtres, tel que des anges tout en captant des énergies revigorantes. Et tout cela, sans substance illicite et sans effet secondaire néfaste…

C’est une expérience très particulière, extraordinaire, que s’offrent les personnes qui choisissent cette sorte d’hypnose, presque autant qu’un saut en parachute. Cela peut néanmoins avoir un intérêt thérapeutique de part l’éveil à soi et au monde que cela provoque.

Pour résumer, c’est un voyage magique et agréable à soi.

L’hypnose aujourd’hui

On sait aujourd’hui, grâce à l’imagerie cérébrale (IRM), que l’hypnose agit directement sur le cerveau. Les preuves scientifiques ont permis de donner une crédibilité à l’hypnose jusqu’alors peu reconnue.

Actuellement, l’hypnose est utilisée pour compléter un large éventail de thérapie et est considérée comme une approche complémentaire.

L’hypnose est reconnue comme une aide efficace.

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