« Résistant à l’hypnose et hyper-contrôlant » : que du bonheur

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Rentrons dans le vif tout de suite :

Le « résistant » à l’hypnose, ça n’existe pas.

Ce serait comme un résistant au sommeil, à la respiration ou aux émotions quelque part. Et si tu le prends ainsi, tu vois tout de suite que c’est une aberration de dire ça.

Du coup, si tu n’arrives pas à l’amener en état d’hypnose, c’est simplement que tu n’as PAS ENCORE désamorcé suffisamment de peurs et d’a priori, ou pas encore trouvé le bon chemin et la bonne approche pour lui.

Peut-être que lui, de son côté, ne fait pas non plus sa part du travail ou qu’il a des attentes excessives. Prétalk et recadrages sont tes amis dans ce cas.

Et s’il est en mode défi « ton truc ne marchera pas sur moi », fais-lui plaisir et à toi aussi par la même occasion : donne-lui raison. Il sera content et toi tu t’économiseras mentalement et physiquement.

Se dire « résistant », « pas réceptif » ou « pas hypnotisable » ? C’est déjà une suggestion énorme … et donc déjà de l’hypnose.

Le pire c’est quand un autre thérapeute leur a donné cette étiquette. Dans ce cas, soit tu sors les rames, soit tu utilises l’humour (je te laisse deviner ce qui fonctionne souvent le mieux).

Garde bien en tête aussi que l’hypnose c’est comme un sport ou un instrument de musique : tout le monde peut y arriver, certains clients doivent simplement s’entraîner plus longtemps.

Et puis, si déjà dans ta tête d’accompagnant, le résistant n’existe pas, ce sera beaucoup plus facile.

Il y a une autre caractéristique que beaucoup confondent souvent avec le « résistant », c’est le client qui contrôle à mort.

Le client en hypnose hyper-contrôlant

Comment travailler avec un client résistant en hypnose?

Le jour où tu en as un ? Dis-toi que c’est votre jour de chance. L’hyper-contrôlant, c’est du pain béni. Il va tout faire à ta place, c’est une récréation pour toi.

Je vois 2 approches possibles (il y en a sûrement beaucoup d’autres, mais je ne suis pas du genre à me compliquer la vie) :

  • Soit tu passes un temps fou et une énergie de dingue à faire en sorte qu’il “lâche-prise” et qu’il accepte de te laisser contrôler la séance, au risque qu’à tout moment il se reprenne et fracasse tout le travail d’une séance en quelques secondes.
  • Soit tu passes en mode Sadique-Manipulateur-Bienveillant…

Forcément, j’adore ce dernier.


Et voici comment je m’y prends :

Je commence par valider quasiment toutes ses demandes :

Garder les yeux ouverts ? Ok.

Hypnose légère ? Si vous voulez.

On arrête quand il le veut ? C’est vous qui payez, on peut faire durer sur autant de séances que vous voulez.

Si ça va trop vite, on peut faire une pause ? Bien sûr, ce sera encore plus facile quand on reprendra le travail.

Et si je ne veux pas parler de XXX ? Pas de soucis, vous direz le mot « Table » à la place.

C’est moi qui décide quand ça commence ? Comme depuis que vous êtes rentré dans le cabinet…

Une fois toutes les demandes validées (et manipulées … niark, niark, niark), je lui propose un petit truc sadiquement génial pour lui et moi :

« Ce que je vous propose, c’est que moi je vous guide, mais c’est vous qui contrôlez absolument tout. Je ne fais que vous parler et vous vous mettez ce que je vous dis en place. Est-ce que ça vous va ? ».

Tu vois le truc venir ?

Au final, après cette phrase, tu fais exactement la même séance que tu fais avec n’importe qui, puisque nous ne faisons toujours que guider et proposer… et chaque client fait le reste. Mais ici, tu exprimes clairement que tu lui laisses tout le contrôle, il est aux manettes, c’est ce qu’il veut entendre. Ça rentre dans sa carte du monde.

Très souvent, après ça je pars sur de l’idéomoteur, genre une induction avec la main vers le visage ou un Swan, car ça va avoir 2 avantages majeurs :

1/ C’est un « convincer », le client voit et ressent qu’il se passe quelque chose.

2/ Tu peux lui prouver que c’est lui qui contrôle et pas toi. Tu peux même jouer sur le fait que grâce à cette technique il a encore plus de contrôle sur lui-même, sur ses réactions, ses comportements, ses émotions (et blablabla, c’est le pont vers ta séance).

Encore une fois, l’hypnose est un jeu… et si ton partenaire joue aussi avec les mêmes règles du jeu ? Ça devient une partie magique.

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