Comment j’accompagne les douleurs et maladies chroniques

Accueil / Articles sur l’hypnose et actualités de l’Académie / Comment j’accompagne les douleurs et maladies chroniques

Choisir une spécialité

Quand j’ai découvert l’autohypnose avec Jérémy, j’ai beaucoup travaillé sur des douleurs, dues à la fibromyalgie. Puis, j’ai rencontré l’hypnose, j’ai fait mes formations et ensuite il a fallu que je choisisse une spécialité.

C’était une évidence pour moi. J’allais me spécialiser dans “l’accompagnement de la douleur”.

Quand j’ai commencé à pratiquer, j’accompagnais des personnes afin de les soulager pour des douleurs comme des épines calcanéennes, des sciatiques, etc. C’était assez simple, car je travaillais uniquement sur la douleur.

 Ensuite, j’ai commencé à recevoir des personnes atteintes de maladies et de douleurs chroniques.

La douleur chronique

Après avoir accompagné un certain nombre d’individus atteints de maladies chroniques, j’ai compris que la douleur n’est qu’un symptôme, une alerte envoyée par le corps pour nous informer que quelque chose ne va pas, un signal pour crier qu’il n’en peut plus et qu’il est grand temps de prendre soin de soi.

Derrière toutes ces douleurs, il y a des émotions, des peurs, des angoisses, des regrets, de la culpabilité. Toutes ces émotions, bien cachées, bien enfouies tout au fond de la personne. Tellement bien planquée, que la seule solution que le corps a trouvé : c’est la maladie, les douleurs, pour nous forcer à l’écouter.

Mon accompagnement

Je ne vais pas agir uniquement sur les douleurs, mais guider mon client afin qu’il aille à la rencontre de cette douleur, qu’il l’écoute et accepte sa présence.  Je vais le guider pour qu’il remonte son histoire, comme s’il remontait un fil d’Ariane et petit à petit le laisser modifier ce qui le dérange, pour permettre à son inconscient d’enregistrer une nouvelle réalité.

C’est aussi important, je crois, de les accompagner afin qu’ils pardonnent tout le mal qui leur a été fait, et qu’ils se pardonnent aussi à eux-mêmes afin  qu’ils puissent aller de l’avant. Qu’ils lâchent, ce passé qui plombe leur vie présente.

La fibromyalgie

Depuis le mois de décembre, j’accompagne 9 personnes atteintes de Fibromyalgie, en vue de préparer mon mémoire du Maître Praticien.

Chacune de ces personnes a son histoire, ses sensations, ses ressentis face à la douleur. Mais, j’ai pu constater qu’elles ont aussi beaucoup de points communs, comme des deuils non faits, des traumatismes, des accidents, des chocs émotionnels.

Lorsqu’on accompagne une personne souffrant de fibromyalgie, il est nécessaire de lui expliquer que ses douleurs sont liées à ses émotions, et qu’en travaillant sur celles-ci, elles pourront se soulager. Cela peut nous sembler évident, mais ça ne l’est pas forcément pour le client.

Bien sûr, dans mes accompagnements j’utilise comme colonne vertébrale des protocoles que je connais comme ceux de Jérémy et de Joffrey, mais j’exploite surtout ce que m’apporte mon client. C’est à partir de son histoire, de ses mots, que je crée ma séance. Il me semble également important de lui expliquer clairement que nous ne sommes que des accompagnants et que c’est lui qui fera le travail.

Comme je leur dis toujours, cette séance c’est la vôtre, c’est votre moment, à vous d’en faire ce que vous souhaitez.

Agnès

Agnès a fait sa première séance au mois de décembre 2020.

Quand nous nous sommes rencontrés, je lui ai demandé ce qu’elle attendait de cette séance. Quel était son objectif ?

Elle m’a répondu : “Cela fait 20 ans que je souffre. Ce que je voudrais c’est juste 5 minutes de repos.”

Les premières séances ont été consacrées au soulagement de la douleur, mais également à l’apprentissage de l’autohypnose, afin qu’elle puisse s’apaiser elle-même. Je crois qu’il est nécessaire que ces personnes deviennent rapidement autonomes.

Agnès a très vite constaté que ses douleurs diminuaient vraiment, mais qu’elles revenaient aussi quelque temps plus tard. À la quatrième séance, elle était un peu découragée, en m’expliquant qu’elle en avait marre de les voir ressurgir.

Je lui demande alors : “Quel était votre objectif, lorsque nous nous sommes rencontrés ? “

Agnès :” 5 minutes de répit”

Moi :” D’accord. Aujourd’hui, avez-vous les 5 minutes de répit ?”

Agnès :” Ah oui alors, parfois, j’ai même 15 jours”. Elle s’arrête de parler, me regarde et me dit : “Pourquoi je râle ? J’ai explosé mon objectif. Cela prouve bien que j’avance ! Je sais qu’il y a encore beaucoup à faire. Je sais que je suis comme un oignon et qu’il faut enlever les couches une après l’autre. Toutes mes émotions forment une carapace, et je sais que je suis sur la bonne voie. “

Je comprends ce que ressens Agnès, j’ai connu la même chose et c’est vrai que quand cela va mieux on voudrait que cela aille plus vite. Parfois, quand les douleurs disparaissent, on pense que c’est terminé et quand elles réapparaissent on s’effondre. Le rôle du praticien selon moi est d’aider son client à mettre le doigt sur ce qui a changé.

Cette nouvelle séance nous a permis d’aller à la rencontre de ses émotions en utilisant un pont émotionnel. Elle a encore enlevé une couche à son oignon !

Séance 5

Cette fois, je décide d’accompagner Agnès avec le protocole de Jérémy : “rompre les liens du passé”. Je commence à bien la connaître et je sais que cette séance va être difficile pour elle, mais je sens que c’est le bon moment, je sais qu’elle est assez forte et que cette fois, c’est plusieurs couches de l’oignon qui vont sauter.

Comme prévu, la réaction d’Agnès pendant la séance a été très forte, même violente. Son corps s’est tendu, une partie d’elle-même refusait de couper ces liens. La souffrance se lisait sur son visage, les larmes coulaient.

J’étais là, je l’encourageais en utilisant les mots qu’elle m’avait donnés. Des mots, qui allaient faire mouche, parce que c’était ses mots, à elle.

Finalement, le dernier lien a été rompu. Le calme est revenu instantanément. Sa respiration s’est calmée et l’expression de son visage s’est transformée. C’était comme une libération.

Lorsqu’on débute dans l’accompagnement, ce genre de séance peut effrayer. On peut paniquer et se demander quoi faire…

Je me dis, qu’il faut simplement rester calme, car, comme le répète Jérémy, tout est normal. Il est nécessaire de bien calibrer, surtout si elle n’arrive pas à s’exprimer et, si vous avez bien écouté, noté, les mots importants pour elle, vous avez en votre possession, tout ce dont vous avez besoin pour la guider vers son objectif sereinement.

Retour de séance

15 jours après cette séance, Agnès m’a envoyé un message :

« Bonjour Hélène.

Aujourd’hui vitalité d’enfer. Cela me fait peur, car, il y a tellement longtemps… et je me retiens pour ne pas trop en faire et être épuisée ce soir et les jours suivants. Est-ce normal ? »

J’ai répondu, en lui disant d’en profiter, de profiter de cette nouvelle vitalité, sans trop en faire non plus. (Juste parce que j’ai connu cette sensation quand je travaillais avec Jérémy sur mes douleurs, et que j’avais une minuscule tendance, à en faire un peu trop. mdr) 😉

Sa réponse : “Merci, mais je savoure ces instants si précieux “oubliés“. »

Etre praticien en hypnose

Je n’oublie pas que je ne suis pas là pour sauver le monde. Je sais que si Agnès a cette sensation aujourd’hui, c’est parce qu’elle a fait sa part de boulot. Pourtant quand je reçois ce genre de message, je ressens une joie profonde au fond de moi et je sais pourquoi j’aime ce métier.

Écoutez votre client, rentrez dans son monde et suivez votre intuition afin de le guider de votre mieux vers son objectif. Eclatez-vous dans ce merveilleux métier.

Partagez cet article sur :

Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *