Certaines personnes menstruées peuvent avoir des douleurs importantes lors de leur cycle.Comment pouvons-nous les accompagner afin de gérer cela au mieux avec toujours une approche gloable ?
Comprendre pour agir plus efficacement :
Le cycle menstruel est socialement présenté comme honteux, complexe et désavantageux, comme si il s’agissait d’un handicap. Pourtant, pensez-vous que « Mère Nature » – avec le niveau d’excellence qu’on lui connaît – aurait créé quelque chose d’aussi négatif qu’on le dit ? Ou alors peut-être que c’est notre vision du cycle menstruel qui est erroné ?
C’est ce que propose Gaëlle Baldassari, dans son livre Kiffe ton cycle (Larousse, 2019). Gaëlle nous parle de réhabiliter la puissance et la beauté du cycle menstruelle en le voyant comme un moteur dont les personnes menstruées peuvent se servir au quotidien pour être plus efficaces et épanouies. Mais aussi Jack Parker dans Le Grand Mystère des règles. Les règles peuvent être bien vécues et elles ont même de nombreux avantages.
Comprendre le fonctionnement du cycle menstruel vous permettra, en tant qu’accompagnant·e d’être plus efficace dans votre suivi, je vous laisse chercher les informations de bases sur internet et dans ces livres et je vous propose d’aller directement au cœur du sujet d’aujourd’hui: les douleurs.
Elles peuvent être plus ou moins importantes en fonction de la personne, du cycle, du niveau de fatigue, de l’alimentation, du niveau d’anxiété, du niveau de pratique sportive, etc. Dans tous les cas, une douleur importante, n’est pas normale ! Les règles ne sont pas censées être douloureuse, c’est une croyance sociale, qui influe sur la manière dont les menstruations sont vécues. Ces douleurs peuvent même être un indice pour un diagnostique de l’endométriose (maladie touchant une personne réglée sur dix).
Conseils généraux
Si une personne que vous accompagnez se plaint de douleurs en lien avec ses menstruations, voici différentes approches :
- Maitrîse-t-elle bien les connaissances théoriques de son cycle en ayant un calendrier menstruelle (notamment une application comme Clue) ?
- A-t-elle vu un·e professionnel·le pour un diagnostique de l’endométriose ?
- Qu’en est-il de la gestion des émotions, notamment du niveau d’anxiété ?
- Qu’elle est son rapport à ses règles ? Les voit-elle d’une manière positive à la façon de Gaëlle Baldassari ? Et ses proches ?
- Qu’en est-il de son hygiène de vie ? Sommeil, travail, alimentation (fibreuse de préférences pendant les règles), constipation (qui est un facteur aggravant), pratique sportive et étirements, les réactions de l’entourage vis-à-vis des règles, etc.
- Quels types de protections périodiques utilise-t-elle ? Certaines assèchent les muqueuses et rajoutent aux douleurs.
Vous allez déjà pouvoir sortir quelques pistes de travail intéressantes pour une hypnose future.
Hypnose et douleurs menstruelles
Agissez comme à l’accoutumé pour gérer les douleurs mais prenez en compte le fait qu’il peut y avoir des tabous sociaux, éducationnels, religieux, hygiénistes, publicitaires (et bien d’autres) qui touchent les menstruations.
L’accompagnement en hypnose se fera particulièrement sur la dimension affectivo-émotionnelle, cognitive et comportementale de la douleur *.
Grâce à l’association Femmes Endo&Co je fais deux ateliers autohypnose par mois sur l’accompagnement des douleurs menstruelles, voici mon procédé (je n’ai pas de protocole fixe, les séances sont toujours sur-mesure, ce ne sont que des pistes) :
- un lieu ressource pour dissocier de la douleur
- un pont émotionnel pour voir si des souvenirs difficiles augmentent les douleurs
- un « gant magique » anesthésiant pour leur montrer qu’elles peuvent gérer la douleur elle-même
- un autre « gant magique »qui déclenche du plaisir pour augmenter les sensations agréables
- jouer sur les submodalités (forme, couleur, texture, etc) jusqu’à ce que la douleur soit moins envahissante
- un ancrage agréable ou dissociatif avec un geste pour qu’elles gèrent au quotidien
- gérer les liens émotionnels avec leur sexe
- se réapproprier leur sexe en le décorant
- distorsion de la perception du temps
- des états hypnotiques très profonds
- régression à une période non-douloureuse, voire de plaisir et de détente
Au plaisir de vous retrouver le mois prochain.
Tristan
* Pour plus d’informations sur les composantes de la douleur, allez sur : http://acces.ens-lyon.fr/biotic/neuro/douleur/html/compdoul.htm